DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ES-TU ICI ? : C'est très récent, en fait. C'est ma soeur qui a appelé ma mère et elles sont parlé de mon état et m'ont imposé ce séjour ici. Le but ? Me faire oublier Charlie.. ET ANCHORAGE TE PLAIT ? : Je ne saurais trop dire. C'est plutôt mignon oui, mais je sors si peu et j'y prête tellement peu d'attention que je ne sais pas quoi en dire.. MAIS DIS MOI... CROIS-TU EN L'AMOUR ? : J'y crois. J'y crois en ce sentiment si fort qu'il vous place vous et l'homme ou la femme que vous aimez dans un monde unique. Je crois en ce sentiment où vous vous retrouvez deux contre le reste du monde. Mais, je sais qu'on me l'a volé. Que l'amour m'a fait pleurer et qu'il s'est en allé.. ET QUE PENSES-TU DES AMOUREUX QUE TU CROISES AU PARC ? : quels amoureux ? je ne le vois pas. A pardon, je ne veux pas les voir. ALLEZ, RACONTE MOI TON PREMIER AMOUR... : eh bien, il s'appelait Charlie. Et puis Charlie est mort. Et maintenant c'est fini.

C'est marrant non. Comment un simple mot peut tout changer. Vous en entendez des millions et des millions par jour, vous les comprenez tous. Vous les analysez. Et puis soudain quelqu'un arrive et en prononce trois. Trois simple petit mot qui change absolument tout. Le monde. Mais surtout vous. Vous les écoutez aussi, vous les analysez et ils résonnent en vous comme un bouquet de roses qui explose. C'est violent, piquant et doux. Tout ça à la fois. Ça vous réchauffe l'âme. Et ça chante dans votre tête, encore et toujours ces trois petits mots. Vous savez que vous pouvez les ignorer, les mettre de côté. Mais vous savez aussi que vous n'en aviez pas envie. Alors vous aussi, vous prononcez ce fatidique « Je t’aime » en vous disant que rien ne viendra jamais entacher votre bonheur parfait.
Et puis quelques années plus tard, vous vous tenez là, au même endroit. Vous avez tant aimé et chéri cette autre personne que vous vous êtes marié. Vous avez oublié l'ordre et la morale instauré par votre famille et autre codes sociaux, et vous l'avez épouser, lui offrant votre cœur pour qu'il en prenne soin. Et vous y voilà, à ce moment oublié. A cet instant précis, votre cœur bat la chamade, il est lancée à pleine vitesse, aussi rapide qu'une formule un. Les mains moites, vous serrez les poing, et écoutez. De nouveau, trois petit mots simples. Ils sont court. Vous les entendez, vous les analysez. Et voilà que votre cœur s’arrête. C'est soudain. Vous ne vous rendez même pas compte que vous avez cessé de respirer. Il n'y a rien qui suit. Pas de paroles, perdues dans le vague. Pas d'éclat de rire. Rien. Seulement votre souffle, son souffle, et le vent. Un vent qui vous glace, qui vous mord la chaire et qui vous brise les os. « Je suis malade » Trois mots qui planent dans l'air avec le même poids une épée de Damoclès. Vous regardez la personne en face de vous. Vous le fixez jusqu'à vous rendre compte que vous ne le voyez plus. Que son image est noyé par vos larmes. Que celles-ci coulent sur vos joues. Elles noient vos lèvres, noies votre cœur. C'est alors que la conscience émerge, que la sensation de flottement s'éloigne et que vous réalisez vraiment. C'est comme une ancre qui s'enfonce lourdement dans les abimes. Et vous avez les jambes en cotons, qui tremblent, aussi fragile que des feuilles. Vous pensez tomber, vous effondrer. Et la personne qui vous fait si mal avec ces mots vous retient. Elle vous serre fort. Si fort que vous avez l'impression que vos côtes ce brise. Mais vous aimez ça. Vous aimez cette sensation d'être agrippé à quelqu'un, d'être retenu. Vous en faite de même. Vous serrez les poings, ravalez vos larmes et le serrez. Fort. Plus rien n'existe hormis vous deux. Et la question qui vous brûle les lèvres. Combien de temps ? Combien d'éclat de rire passerions-nous ensemble ? Combien de temps pourrais-je voir ton visage ? Combien de temps pourrais-je t'embrasser ? Combien de temps pourrais-je t'aimer ? Combien de temps ? Votre cerveau vous ordonne de le demander. Il hurle et implore de savoir. Mais votre cœur, tout juste mis à vif, tout juste saignant ne veut savoir. Il ne veut que profiter de ces instant. Alors vous restez là, longtemps, dans ses bras. A l'aimer. A vous aimer, avant que tout ceci vous soit volé.
Leucémie. C'était devenu notre enfer. C'était notre mot interdit. Tout comme la chimio. J'y était interdite d'accès. Charlie ne voulait rien entendre. Tant qu'il pouvait marcher, je n'avais rien à y faire. Alors je me contentais de l'attendre. Et quand enfin je le voyais, je sentais mon cœur s'emplir d'une joie si grande qu'elle débordait dans mes yeux, dans mes baisers et dans n'importe lequel de mes gestes. Pas une minute ne passait sans que j’eus peur de ne plus le revoir. Les premiers cheveux avaient commencé à tomber après trois mois de traitement. On en avait d’abord rit. On imaginez ce qu'on pourrait faire lorsque Charlie n'aurait plus un cheveux sur le crâne et que celui-ci luirait sous la lumière. Mais la réalité était bien moins hilarante. Le traitement était lourd, difficile à supporter. Si Charlie semblait tenir le coup au début, il fallait nous rendre à l'évidence, il ne pourrait pas tenir longtemps. Alors bientôt, il dut se résigner et s'installer à l’hôpital. Et chaque jour je venais. C'était triste non ? Nous nous étions marié jeune en pensant que la vie était devant nous ! Et elle nous avait trahit. Elle nous mettait plus qu'à l'épreuve. Elle nous arrachait le cœur. Car nous le savions, ce combat était perdu d'avance. Plus les jours passait, plus l'état de Charlie s’agrafait. Il n'en finissait plus de vomi et de souffrir, et je souffrait avec.
Vous savez, on peut pense autant de fois qu'on veut au moment de dire au-revoir à ceux qu'on aime, au final, on n'arrive jamais à vraiment imaginer la scène. Notre cerveau fait un blocage. On imagine devoir dire adieu, voir la personne partir à jamais. Mais on se heurte à un mur. La scène nous semble trop irréel. Et arrive le moment fatidique où elle se déroule, pour de vrai. Vous êtes en train de manger quand les moniteurs, autour de vous, s'affolent, que les médecins accourent et vous éloignent. Vous ne pouvez rien faire, vous vous contenter d'observer toute cette agitation, avec le cœur qui se brise. Et encore cette sensation de sombrer peu à peu dans des abîmes sans fond. Votre rythme cardiaque s'accélère, vos mains sont moite. Le regard vide, vous fixez la salle devant vous. Jusqu'à ce que un bip strident et continue ne vous perce les tympans. C'était fini.

AVATAR : KarenHOTGillan. CRÉDITS : tumblr piur les deux signatures. PRENOM : Emilie. PSEUDONYME : blackroses.. ÂGE : dix-sept ans. FRÉQUENCE DE TA PRESENCE : cinq jours sur sept. QUE PENSES-TU DU FORUM : le design est sublime et le contexte si bien rédigé que j'ai pas pu résiter . OU L'AS TU DÉCOUVERT : vive bazzart. COMMENTAIRES : faites moi encore rêver !. MOT DE PASSE : validé par brainy.