Someone like you.
New York ◮ Qui n'a jamais rêvé de New York ? Ses taxis jaunes et ses gratte-ciels ? Hermes, lui, n'en a pas eu le temps. Né une fourchette ornée de diamants quatorze carats dans la bouche et une assiette de porcelaine, sans doute plus cher que la limousine se ses parents, dans les mains. À l'époque tout allait bien, la famille était très enviée par le voisinage. Une famille presque modèle, ou du moins pour le jeune homme et sa mère qui ne se doutaient pas de ce qui se tramait derrière leurs dos. Un jour d'hiver froid et pluvieux, un homme vêtu d'un costard cravate comme on en voyait beaucoup dans le quartier avait frappé à la porte, annonçant qu'il leur restait seulement deux jours pour profiter du paysage de Manhattan depuis leurs balcon. La cause ? Le loyer n'avait pas été payé depuis trois mois. Le soleil New Yorkais ne leur manquera pas, bonne nouvelle pour eux. Le loyer a été payé, du moins payé à nouveau, la jeune femme persistait toujours sur le fait que les gros chèques avait été envoyés.
Flash back ◮ « Papa, maman, arrêtez de vous disputer, je n’aime pas ça et puis j’arrive pas à m’endormir à cause de vous. » Tous les deux se retournèrent.
« Oui, tu as raison mon chéri, je vais aller te faire un bisou et tu vas faire de beaux rêves » Sa mère avait toujours tout fait pour qu’il vive bien et que son enfance soit comme sur un nuage de barbe à papa. Elle avait veillé à ce que le petit garçon qui n’avait que cinq ans à l’époque s’endorme.
« Tu sais aussi bien que moi que la seule solution, c’est le divorce, ça peut pas continuer comme ça. Tu penses que tu es un bon exemple pour ton fils ? On a failli retourner dans ta famille de clodos a cause de toi. Du moins d’anciens clodos, parce que tu t’es pas gêné pour leur donner la moitié d’mon compte en banque hein ?! » Rien n’était faux dans ce qu’elle disait, son mari profitait de son immense richesse pour faire pleuvoir des billets à son seul et unique profit.
« Non, tu peux pas … » Ce n’était pas des mots d’amour loin de là, il avait juste peur, peur de redevenir cet homme habillé d’une chemise délabrée et mal coiffé comme il l’était lorsqu’il est arrivé sur le pas de la porte de la femme a qui il s’est marié, essayant de vendre du poulet mexicain périmé depuis plus de deux semaines, pour avoir que ce soit un tout petit peu d’argent.
« Si tu fais ça, je ferais de ta vie un enfer. » « Parce que tu crois que c’est pas déjà fait ? » L’homme est parti pour ne plus jamais donner de nouvelles en suite.
New York ◮ Madame Rosburry préfère sa vie sans son ex-mari, mais ce n'est pas la seule, en effet, elle n'a pas eu à prendre trop de temps pour faire comprendre à son fils que ce n'était pas un homme bien, que c'était de sa faute s'ils auraient vécus dans la rue. Hermes détesta presque aussitôt celui qui fut son père. La vie était redevenue très paisible depuis, le jeune homme de quinze ans commençait à penser de plus en plus à son futur, réfléchissant à ses vocations. Il enchaînait aussi les petites amies, mais ne connaissant toujours pas le sentiment appelé « amour » , il essayait simplement de les avoir dans son lit puis les balancer par la fenêtre comme un chiffon lorsque c'est terminé. Ça lui importait peu, ce qu'avait vécu sa mère était trop dur. Il se posait trop de questions, toutes ces filles étaient-elles à ses pieds pour sa limousine et les hôtels quatre étoiles qu'il se permettait de se payer, ou bien parce qu'il avait l'air différent, qu'il y avait quelque chose qui les attirait autre que l'odeur de l'argent ? C'était assez compliqué à savoir.
Flash back ◮ Quelqu’un toquait à la porte, les visites devenaient de plus en plus rares ici, du moins, depuis que Hermes avait commencé ses études pour se tourner vers du journalisme. Le jeune s’attendait à voir une copine du club de gym de sa mère, mais elle avait l’aire d’avoir une vingtaine d’année de moins que celles-ci.
« Bonjour, je suis bien chez les Rosburry ? » dit la jeune fille au pas de la porte, intimidée. Que venait faire l’inconnue ici ? Ca seulement elle le savait.
« Oui, c’est bien moi, Hermes, Hermes Rosburry. » Il lui lança son plus beau regard.
« Le … le fils de monsieur Llewel ? » sa tête se décomposa pile au moment où elle a dit son nom. Le jeune homme fit oui de la tête, intrigué par la raison de sa venue.
« Je suis … sa fille. » l’annonce l’avait comme réveillé, son père avait alors une fille ? De plus, elle n’avait qu’un ou deux ans de moins que lui, d’après ce qu’il avait pu remarquer en la regardant de la tête aux pieds.
« J’ai vraiment hâte de lui dire ! » c’était sa mère, dans la salle d’à côté, qui est vite arrivée, en sautant partout
« Mon fils, il faut que … » puis elle se retourna vers la jeune fille appuyée contre la porte.
« Oh, qui c’est elle ? Laisses-là entrer, il fait froid dehors ! » Dit-elle d’un ton enthousiaste.
« Maman … c’est la fille de papa … » Son visage devint tout d’un coup blanc, que ressentait-elle exactement ? Elle tirait la même tronche d’enterrement que la jolie brune qui disait être la fille du père d’Hermès lorsqu’elle avait prononcé son nom de famille.
« Ce n’est pas exactement la raison de ma venue, à vrai dire … » Comme si ce n’était pas assez peu, elle avait toujours l’aire d’avoir une mauvaise nouvelle à annoncer.
« Il est mort » dit-elle, d’un ton sec, elle n’avait pourtant pas l’aire d’avoir envie de pleurer, les deux autres personnes dans le hall d’entrée non-plus d’ailleurs, mais personne n’osait plus rien dire, un seul
« Oh … » s’était fait entendre, venant de la bouche du jeune étudiant.
« Il m’a toujours parlé de vous comme des personnes qui avaient une vie de rêve, la vie que j’avais toujours voulu avoir et que la pire erreur qu’il n’ait jamais faite c’est de profiter de vous, il vous a aimé, réellement. Je suis née dans un bidonville indien, nous étions rejetés pour notre couleur de peau là-bas, si ce n’est que nous étions menacés par la mort chaque jours, ma mère est morte du sida et papa a été récupéré par la police américaine pour trafique de drogue, il devait passer huit ans en prison, il a préféré en finir. Puis quant à moi, je me suis débrouillée avec le peu de connaissance que j’ai pour vous retrouver.» Tout le monde avait versé sa petite larme. Ils ont regardé son corps svelte, à la limite du maigre, pas si étonnant venant de quelqu’un ayant vécu pendant une vingtaine d’année de sa vie là où la famine règne. Ses longues jambes seulement recouvertes d’un mini short étaient tachées de bleus et de griffures discrètes.
« Maman, elle peut peut-être rester là … » « A vrai dire chérie, on embarque dans trois jours pour l’Alaska, c’est ce que je m’apprêtais à te dire. » L’Alaska ? C’était impensable, jamais il ne pourrait quitter New York, il connaissait la raison de son déménagement, cet homme toujours habillé d’une grosse doudoune avec son accent bizarre.
« Maman, tu peux pas la laisser là, c’est notre famille, du moins la mienne … » Anchorage ◮ A leur arrivée à Anchorage, c'était simple, Hermès faisait la gueule, Sixty, sa demi-soeur respirait le bonheur, enfin c'est pareil à chaque fois qu'elle va prendre une vraie douche, puis les nouveaux mariés étaient dans leurs petits mondes à eux. Ils pensaient que c'était un retour à la case départ, ils ne s'étaient pas trompés, mais les choses ne sont que répétitions. Alors que le jeune homme avait atteind la majorité et voulait partir revivre à New York, sa mère est tombée enceinte et a perdu le bébé, ce qui l'a totalement démoralisée, Hermes se retrouva alors obligé de rester auprès d'elle. Il était alors ici depuis deux ans, il y avait fait son nid, mais il y avait deux trous dans ce nid, Manhattan et l'amour. Manhattan, ça pouvait se soigner, mais le seul remède devait être quelque chose qui le retiendrait ici. Il avait beau enchaîner les histoires d'amour, mais tout ce cirque se transformait en pseudo-flirt à chaque fois. Sa mère allant beaucoup mieux, il était sur le point de partir, il avait alors dix-huit ans, mais il y avait cette fille, qu'il avait croisé dans un bar. Pour une fois, il avait tout fait à l'envers, ils ont commencé par flirter puis sont tombés réellement amoureux l'un de l'autre. Six mois plus tard le jeune adulte l'a demandée en mariage, demande qu'elle a accepté sans hésiter.
Flash back◮ « Chéri, je suis enceinte …» Depuis le temps qu’ils en rêvaient, voilà deux mois qu’ils essayaient sans relâche d’avoir un enfant. Un sourire se dessina sur le visage de Hermes qui prit sa femme dans ses bras.
« C’est génial mon amour, depuis le temps qu’on en en avait envie ! » il la couvrit ensuite de baisers tendres et passionnés par millier. L’amour qu’il éprouvait pour elle s’amplifiait chaque jour, c’était bien évidemment réciproque. Elle leva son tee-shirt
« Regarde, on voit déjà un peu le bébé ! » la jeune mariée avait un ventre légèrement plus gros que d’habitude mais sa taille restait fine et toujours aussi magnifique.
***
La futur maman portait alors son enfant depuis six mois, elle avait peur, elle avait mal. Ce jour-là, elle avait pleuré toutes les larmes de son corps, son mascara avait coulé jusqu'en bas de ses joues. Elle avait tout fait pour éviter Hermes de la journée, histoire qu'il ne la voit pas dans cet état, il devenait facilement triste quand il la voyait pleurer et elle détestait le voir aller mal. Mais elle tomba par hasard dans la même pièce que lui et il ne put remarquer que ses joues noircies
« Qu'est-ce qui va pas ma belle ? » elle essuya une larme
« Je ... Je ne peux pas ... Je veux faire adopter le bébé, il me fait mal maintenant, je ne veux pas que ça devienne pire après, je sais pas si avec des parents jeunes comme nous et loin d'être prêts le bébé ait la meilleure éducation qu'il y ait au monde ... » il avait plongé le regard dans celui de sa femme « Mon amour, je t'assure que ça va aller, cet enfant sera le plus heureux de la planète et nous serons les meilleurs parents qu'aucune personne n'a jamais eu » Il l'a prise dans les bras, lui caressant les cheveux puis l'a embrassé sur le front, lui susurrant à l'oreille
« ça va aller, tout ira bien ... » ***
Hermes était papa depuis un mois. Dès la première fois qu'il a vu sa petite fille, il s'était promis de la garder auprès d'elle le plus qu'il le pouvait, de l'aimer comme un père n'avait jamais aimé son enfant, il s'était aussi un jour promis d'aimer sa femme comme un homme, n'avait jamais aimé sa femme, mais comment tenir une promesse lorsque quelqu'un vous force à tout arrêter ? Depuis que sa femme a retrouvé ses magnifiques formes, elle passe de moins en moins de nuits à la maison, elle reçoit des sms plutôt louches d'hommes tout aussi bizarres que les messages qu'elle reçoit. Lorsqu'elle était rentrée chez elle, quatre grosses valises étaient à l'entrée de la maison, quant à Hermes, il lisait un magazine pas très loin de là. La porte s'ouvrit, c'était elle.
« C'est quoi ces valises ? On part en voyage ? » Elle les regardait d'une aire interloquée
« Non, tu pars en voyage, les papiers pour le divorce ont été envoyés, j'imagine qu'on n'a pas besoin de s'expliquer hein. Je sais que tu veux garder ta fille avec toi et je sais pertinemment que de toute façon elle finira avec toi, c'est pour ça que je te la laisse, juste un truc, fait pas de cochons à côté d'elle, elle n'a même pas deux mois. » Elle l'a regardé sans rien dire, prenant sa petite fille dans un berceau pas très éloigné et balançant les valises dans sa voiture. Hermes ne l'a jamais revue.
And Now ◮ Cela fait cinq ans que Hermes n'a pas eu de nouvelle de sa fille et de son ex-femme. Sa mère est retombée en dépression car elle a divorcé de son prince charmant ,mais ils ont tout deux trouvé leur place ici et comptent la garder. Il est devenu journaliste, travaillant dans la presse people. Contrairement à ce que l'on pourrait voir, le jeune adulte ne travail pas seulement dans l'interview des peoples, mais aussi dans les articles mode, son armature dirait pourtant le contraire ,mais il s'est trouvé une réelle passion dans les vêtements. Dégouté par l'amour, il s'est dit que les réelles histoires n'existent qu'à Disney et qu'il ne faut pas trop rêver, tout est éphémère, aussi bien l'amour que le bonheur. À présent, la fête est son meilleur ami et le sexe est la deuxième personne qu'il apprécie le plus.
Behind your screen.